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L'Hérompre - Profitant des analogies formelles qu'une large branche tombée dans l'eau suggère, quelques éclaircies et pigments naturels viennent accentuer l'image poétique qu'elle donne d'un oiseau. L'oeuvre occupe l'endroit même où séjourne régulièrement un héron habitué du parc.
Se préservant d'une approche sur-figurative, nous avons préféré souligner par de la couleur, seulement les quelques signes distinctifs, bec et oeil, qui permettent de s'imaginer tout le reste. Ainsi, la branche reste branche et l'oiseau devient surtout un regard.
L'oeuvre joue aussi un certain rôle éco-pédagogique. Le statut de cette branche morte pourrissant en plein étang était une question litigieuse que ce projet a permis de dépasser. Une certaine conception de l'esthétique s'opposait à l'argument écologique en faveur du bois mort laissé en place. En devenant oiseau, la branche peut continuer d'agir à la fois comme agent biologique et comme élément constitutif du charme de l'endroit.
L'Arbozotus - Les ossements d'un arbre, découverts tout récemment sur le site de Chaudfontaine, forment le squelette presque complet de ce qu'aurait été, semble-t'il, l'Arbozotus avant sa disparition. À la manière des squelettes exposés dans les musées d'histoire naturelle, des tiges métalliques soutiennent les os de l'Arbozotus dans une posture en légère lévitation, conférant à l'ensemble le curieux statut d'objet précieux. Restitué en position couché, près du sentier, une partie de sa colonne vertébrée nous invite à nous y asseoir.
Ce complexe osso-végétal n'est cependant pas à confondre avec un plaidoyé anti-bûcherons. Ce n'est pas non plus une oeuvre mimant la forme exacte de l'arbre d'origine. Avec ses "pièces" négligemment inter-changées et son branchage simplifié, le projet évoque, en ces temps planétaires de grande disparition, la question très actuelle de la préservation du vivant. L'Arbozotus montre aussi l'impossibilité de donner pleinement vie à ce qui n'est plus.
Les 5 saisons - La direction du Festival nous avait confié la mission d'imaginer une signalétique artistique à l'entrée du parc : c'est à dire, concevoir un élément visuel d'accueil, annonçant le renouveau poétique du parc de Hauster. Nous avons saisi l'opportunité d'un groupe de bouleaux existants postés en bord de route, pour évoquer la référence au logo du Festival lui-même, constitué d'une suite de bâtonnets chromatiques. L'analogie est évidente, les arbres semblent presque avoir été plantés à cette fin.
L'intervention fut réalisée par application de couleur exclusivement sur les parties blanches de l'écorce des bouleaux, accentuant le contraste avec les tâches noires si identitaires du bouleau. Le choix rigoureux des matières a permis de s'assurer de leurs qualités respirantes et bio-compatibles. Le tout se rattache à l'idée de créer avec ce qui est, thème récurent dans le travail artistique présent sur le parc.
C'est ainsi que tout juste à l'entrée du parc de Hauster, une série de bouleaux osent les couleurs du Festival en préfigurant les métamorphoses à venir, qui seront certainement autant d'occasions d'une conversation poétique avec l'esprit des lieux.
Une création et réalisation de Marvayus
(Chloé De Wolf et Joël Larouche)
©Tous droits réservés, 2010
Crédits photographiques :
Marvayus (images 5 à 11), Christian Wynants (images 1 à 4 et image 13),
Jacky Lecouturier (image 12)
Remerciements spéciaux à Émanuel Sérusiaux, Hervé Glibert et Sterlin Ladouceur
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